Lettre ouverte à François Hollande

 

 À
Monsieur François Hollande
Président de la République française
Palais de l’Élysée
55, rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris

Copie : Monsieur Laurent Fabius, Ministre des Affaires Etrangères

Monsieur le Président de la République,

Nous avons l’honneur de vous signaler que la CORED, parti d’opposition de Guinée Équatoriale en exil, souhaite s’ouvrir à vous à l’occasion de votre visite officielle dans trois pays africains. Nous souhaitons vous adresser notre message dans l’espoir de rétablir en Afrique et particulièrement en Guinée Équatoriale une pleine capacité de développement dans un contexte de démocratie à instaurer dans les meilleurs délais.

Nous nous associons à vos vœux exprimés en 2012, pour rendre cohérent le paysage politique africain et l’accession au progrès, au plein développement, au partenariat retrouvé entre pays démocratiques. À ce titre, la CORED vous informe qu’à l’approche des élections présidentielles de 2016 en Guinée Équatoriale, elle souhaite y prendre part, comme cela ressort de notre Déclaration de Madrid, faite lors notre congrès de mai 2015 (document joint à cette lettre), que nous avons envoyée au Président Teodoro Obiang Nguema. Nous y exposons les conditions nécessaires à l’organisation d’élections libres, sous supervision internationale.

Le Président Teodoro Obiang Nguema, qui garde encore le silence sur ces élections, évoque dans toutes ses déclarations la non-ingérence pour espérer, comme par le passé, organiser des élections non contrôlées par des observateurs internationaux. Malgré la présence d’une opposition dite officielle, ces élections sont connues pour être frauduleuses, l’opposition en exil n’ayant aucun moyen de pression concret pour accéder à une représentation légalisée et participer à des élections libres et contrôlées.

L’opposition et le peuple équato-guinéen souhaitent que votre visite officielle en Afrique en ce début de mois de juillet 2015 puisse servir de déclencheur de la démocratisation de la sous-région, où le cas de la Guinée Équatoriale est le plus extrême, et où la perspective électorale 2016 risque un nouveau cas de fraudes massives.

Nous vous adressons ce message dans une période de deuil pour la Guinée Équatoriale après le naufrage d’un bateau civil ralliant Tiko (Cameroun) à Malabo. Il y a eu défection volontaire de la part des autorités à ne pas porter secours aux victimes de cette tragédie, et cela rajoute à la longue liste des actes irresponsables de ce gouvernement à l’égard de notre peuple.

Cela étant, nous vous prions d’expliquer aux autorités de notre pays les exigences d’un vrai État de Droit.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de nos respectueuses salutations.

Paris 3 Juillet 2015

Raimundo ELA NSANG
Secrétaire Général de la CORED

Communiqué de Presse: Violation de la Constitution de Guinée Equatoriale

Alors que le débat sur la violation des constitutions par les dictateurs, pour s’éterniser au pouvoir, s’intensifie en Afrique, avec des réactions vives contre les dictateurs au niveau internationale, le président Obiang continue de violer de manière flagrante le texte fondamental de la République de Guinée Equatoriale, sans que cela ait aucun impact sur son pouvoir dictatorial, pouvoir qu’il  a acquis depuis 1979.

 Récemment, le président Obiang vient de dissoudre, par décret, l’ensemble du pouvoir judiciaire du pays[1] et nommer un nouveau[2], à travers la  violation de l’article 88 de la Loi fondamentale garantissant  l’indépendance du pouvoir judiciaire.

 Cette manipulation du pouvoir judiciaire ne peut pas être anodin au regard de la tenue en  2016 de l’élection présidentielle en Guinée équatoriale. Tout indique que, le régime d’Obiang se prépare, d’abord à organiser des élections frauduleuses et ensuite, légitimer sa victoire avec un pouvoir juridique aux ordres.

 La CORED dénonce ce stratagème monté par le régime d’Obiang, et attire l’attention des acteurs de la communauté internationale sur ces manœuvres politiciennes qui n’ont qu’une raison d’être : imposer au peuple de la Guinée Equatoriale la continuité de sa dictature par un enfant ou un autre membre du clan.

 La CORED attire une fois de plus l’attention sur le contexte très particulier de déroulement de ces élections présidentielles de 2016. En effet, le pays court ce risque de connaître une  déstabilisation. Une déstabilisation certaine par le fait que : d’une part, la situation du président Obiang (son âge et son état de santé) provoque dans sa propre famille des luttes intestines dues aux appétits de pouvoir des prétendants au trône, appétits qui peuvent conduire à des affrontements armés ; d’autre part, la profonde crise économique due à la baisse des prix et de la production de pétrole avec cette conséquence de perte massive d’emplois, accroît le mécontentement social.

 Dans les circonstances ci-dessus évoquées, une élection présidentielle libre et transparente, organisée sous la supervision de la communauté internationale, serait la bienvenue car elle assurerait la sécurité et la mobilité de toute la population et les candidats de l’opposition sur l’ensemble du territoire national.

 Pour ces élections présidentielles de 2016 en Guinée Equatoriale, la CORED a annoncé, depuis Paris (lieu où réside son Secrétaire Exécutif), sa participation à ces élections présidentielles. Apres cette annonce, la CORED a tenu un congrès récemment à Madrid du 18 au 22 mai 2015. Lors de ce congrès, la CORED est devenue un parti politique et a élu Monsieur Raimundo Ela Nsang comme son Secrétaire Général et candidat à l’élection présidentielle de 2016 en Guinée Equatoriale. La Déclaration de Madrid[3] où sont exposées les raisons et les conditions de sa participation est jointe au présent document.

 La CORED est consciente qu’une dictature, enracinée comme celle d’Obiang, ne peut jamais organiser des élections libres et transparentes, sans une forte pression externe ou interne. Pourtant, le président Obiang, malgré les protestations ouvertes qui commencent à voir le jour, continue à exercer la brutalité envers son peuple. En ce sens la CORED demande  aux différents acteurs et aux institutions internationales à œuvrer pour la tenue des élections libres et transparentes en Guinée Equatoriale, tout en invitant les medias à couvrir la campagne de l’opposition politique de Guinée Equatoriale.

 Paris 28 Mai 2015

[1] http://www.guineaecuatorialpress.com/noticia.php?id=6582

[2] http://www.guineaecuatorialpress.com/noticia.php?id=6592

[3] https://coredge.org/declaration-de-madrid/

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DECLARATION DE MADRID

Après l’annonce à Paris, le 24 avril 2015, de sa participation aux prochaines élections présidentielles prévues en 2016, la CORED s’est réunie à Madrid du 18 au 21 mai 2015, pour célébrer le congrès de constitution, ainsi que pour contacter la communauté équato-guinéenne résidente en Espagne. D’un coté, la CORED à pris la décision d’abandonner sa structure fédérale pour se constituer en parti politique, avec la dénomination Coalition Restauratrice de l’Etat Démocratique, avec les mêmes sigles, connue pour tous, CORED. D’autre coté, Raimundo Ela Nsang a été élu en tant que Secrétaire Général et candidat aux élections présidentielles de la République de Guinée Equatoriale.

 La décision de participer à une élection présidentielle face à une Dictature enracinée comme celle d’Obiang, requière une explication au Peuple et à la Communauté Internationale. La suite de cette déclaration est une exposition des raisons qui ont conduit à la CORED de prendre une telle décision, ainsi que les conditions qui doivent être remplies pour que sa participation aux élections présidentielles soit effective :

 2016, comme dans de nombreux pays africains, est une année d’élection présidentielle en Guinée équatoriale. Mais de toute évidence le président Obiang a l’intention de légitimer une fois de plus sa dictature par des élections frauduleuses. Dans ce contexte, la CORED vient à travers cette lettre, vous exposer l’urgente nécessité de travailler pour des élections libres et transparentes, et vous présenter les conditions nécessaires pour sa participation ces élections.

 En effet, depuis le début du processus de transition africain, après l’accord de la Baule début des années 90,  le régime Obiang, profitant du contexte économique favorable de la découverte de grandes réserves de pétrole, a pu contourner les pressions internationales réclamant la démocratisation et la bonne gouvernance comme condition à l’aide internationale. Toutefois, le régime Obiang a utilisé ce mécanisme comme un outil pour légitimer son pouvoir par l’organisation d’élections frauduleuses qui l’ont toujours fait gagner avec des scores de 98% en moyenne. Depuis lors, le Régime a organisé quatre élections présidentielles frauduleuses et reste complètement inflexible au moindre progrès en termes de libertés démocratiques, le respect des droits de l’homme et la bonne gouvernance.

 C’est dans ce contexte de l’intransigeance politique, dégradation sociale, neutralisation de toute forme d’opposition tant interne et comme externe, que la CORED a vu le jour il y a un peu plus d’un an. Son appariation a réactivé le débat politique et donné de l’espoir au Peuple. Optant par la voie non-violente, après une analyse approfondie, la CORED a conclu que le seul moyen de sortir de la crise, en évitant au Peuple de passer par le traumatisme d’un bain de sang, est de proposer une sortie digne au président Obiang et sa famille, exigeant la formation d’un gouvernement de transition qui conduirait à des élections libres et transparentes.

 Le Président Obiang, au lieu d’accepter cette main tendue de l’opposition continue d’être inflexible, avec des manœuvres de destruction de toute velléité d’opposition, entre des accusations, intimidations et  répressions ; en instrumentalisant comme toujours l’opposition dite « légale » pour créer un climat politique favorable à organiser des élections truquées et ainsi faciliter une succession de la famille ou la continuité clan au pouvoir.

 Cette intransigeance politique du régime, ajouté à la profonde crise économique actuelle, causée par baisse de la production et des prix du pétrole, qui conduit à la fermeture des entreprises et à la perte massive d’emplois, est en train de faire monter de tension ce qui peut conduire à une explosion sociale, et donc à une violence non souhaitable.

 Les Peuples de Guinée, fatigués de la dictature, de l’arbitraire et de l’anomie, a perdu la peur. Mais, en même temps, la brutalité de la dictature ne cesse pas. Dans ces circonstances, la CORED comprend que des élections tenues avec des garanties, peut être la solution. C’est pour cette raison qu’elle a annoncé sa participation aux prochaines élections présidentielles en Guinée équatoriale.

 La CORED  est conscient qu’une dictature consolidée, ne convoque jamais des élections pour les perdre. Mais la CORED ne participera pas aux élections pour légitimer la dictature d’Obiang mais pour les gagner. Pour cette raison, la CORED n’est pas disposé à négocier sa participation avec le régime d’Obiang mais expliquer les conditions et les garanties qui doivent être remplies pour que sa participation soit possible aux futures élections.

Ces garanties, qui exige et propose la CORED sont:

Premièrement: L’organisation des élections sous des garanties de sécurité de la Communauté Internationale.

Deuxièmement: La promulgation d’une nouvelle loi électorale et des partis politiques pour faciliter la légalisation de tous les partis politiques sans les obstacles habituels.

Troisièmement: La formation d’une commission électorale indépendante.

Quatrièmement: La réalisation d’un nouveau fichier électoral fiable par enregistrement biométrique.

Cinquième: La présence d’observateurs internationaux dans chacun des bureaux de vote, en plus des représentants de chaque formation  politique.

Sixièmement: La publication de tous les bureaux de vote 30 jours avant l’élection

Septièmement.- Les urnes doivent être transparentes.

Huitièmement.- La publication et la transmission transparente des résultats: après la signature du procès-verbal par les observateurs et les représentants, pour permettre la vérification, les résultats seront publiés dans le chaque bureau de vote et au le siège de la commission électorale nationale indépendante. Les résultats seront également publiés sur Internet.

Neuvièmement.- L’engagement de toutes les forces politiques, qui vont participer aux élections, d’accepter démocratiquement le résultat de l’scrutin

Dixièmement.- La réception des plaintes et contestations par la Cour Constitutionnel qui doit rester neutre.

Voici tout ce que la CORED a bien communiqué au Peuple et à la Communauté Internationale à fin de soutenir la demande de la tenue d’élections libres et transparentes en Guinée Equatorial

Madrid, Mai 2015

Annonce de la CORED pour les élections présidentielles 2016

COMMUNIQUE

Après une analyse en profondeur de la situation politique en Guinée équatoriale, notre organisation politique (La CORED) a pris la décision capitale de participer à la prochaine élection présidentielle.

Notre structure politique ne va pas participer aux élections, pour légitimer ou de donner une démocratie de façade au régime d’OBIANG NGUEMA sans partage depuis 36 ans. La CORED va aux élections pour les gagner avec le soutien du peuple. Cela implique par conséquent la tenue d’élections libres et transparentes, la nécessite, par conséquent, une garantie de sécurité de tout les acteurs politiques, un défi à relever par la CORED.

La CORED, depuis sa création, a réussi à mobiliser l’opinion publique nationale et internationale. Cependant, en faisant un bilan, nous voyons que le régime est encore totalement inflexible et ne répond pas aux appels de l’opposition démocratique, afin qu’un véritable processus de transition démocratique soit ouvert, qui permettra de trouver des solutions aux graves problèmes sociopolitiques et économiques que connaît le pays.

L’intransigeance du régime peut se résumer dans leurs réactions et les actions:

– Des accusations non fondées et des réactions violentes contre l’opposition en générale et la CORED

– L’utilisation de l’opposition interne du régime contre la CORED.

– Voulant attirer des membres de la CORED dans le pays pour les assassiner en convoquant un dialogue national qui a été d’ailleurs sans effet.

– L’utilisation d’une fausse CORED pour créer de la confusion l’opinion publique nationale et internationale.

– L’organisation d’événements, et des dons comme stratégie de distraction: comme l’organisation de la CAN 2015, et de dons divers dont 3 million d’euros à une école de SAMBA pour le carnaval de RIO et dans un contexte économique difficile pour les populations équato-guinéennes.

– Accusant l’opposition d’avoir voulu importer le virus Ebola dans le pays, lors de la Coupe d’Afrique des Nations.

– Maintenant, c’est les manipulations lesquelles il existe déjà un groupe terroriste qui veut attaquer la Guinée équatoriale afin de contrôler d’avantage la peur.

Dans la base de ces considérations, notre organisation (la CORED) comme force politique d’avant-garde, nous restons mobilisé sur notre objectif principal qui est de restaurer un état de droit, et la démocratie en Guinée Equatoriale, en évitant tout effusion de sans de notre population ou de guerre.

L’année 2016 est une année d’élections, (la CORED) demande au Président OBIANG NGUEMA et son clan, de communiquer, et sans tarder, la date de la tenu des élections présidentielles.

Paris 24 Mars 2015

Membres de la CORED

CAN 2015, la « fête » est finie, une répression aveugle s’abat sur la population

La CORED, force politique démocratique d’opposition soucieuse de la sécurité du peuple Equato-guinéens, vous informe de la répression qui s’est abattue sur plus de 600 Equato-guinéens après les troubles du jeudi 5 février  lors du match Guinée Equatoriale Ghana et la manipulation du régime pour diaboliser l’opposition, avec dans son collimateur la CORED.

Depuis la nuit de ce jeudi 5 février et la journée du vendredi 6, plus de 600 personnes, la plupart des jeune adolescents, ont été arrêtées dans les rues de la ville de Malabo, la capitale du pays, le plus souvent de façon aléatoire, torturées et enfermées  dans les locaux du Commissariat central de la police, connus sous le nom de « Guantanamo ». D’après  nos sources sur place, hier 9 février,  ils ont reçu la visite du ministre de la sécurité national, Nicolas Obama Nchama. Il les a menacés de ne pas les libérer s’ils n’avouent pas que c’est  l’opposition qui a ordonné les troubles et qu’ils doivent donner des noms. Nous rappelons qu’en Guinée Equatoriale les confessions s’arrachent par la torture.

La CORED réaffirme sa position quand elle a appelé au boycott de la CAN pour des raisons que nous avons clairement argumentées dans nos communiqués de campagne.  Mais le principal responsable des actes de violence est le régime lui-même, dans sa stratégie de contourner les éventuels effets de boycott de l’opposition.

En effet, afin de s’assurer que le public soit au rendez-vous des matchs, le président a menacé les fonctionnaires pour qu’ils achètent 6 billets par match et de conserver le reçu comme preuve d’achat pour ne pas être renvoyé de leurs emplois. De la même façon, il a obligé les entreprises à acheter des billets pour leurs employés, si elles veulent continuer à obtenir des marchés publics. De son coté, il a acheté lui-même 40.000 places et demandé aux membres du gouvernement de faire de même.

La distribution sans contrôle de ces billets d’entrées gratuits a provoqué des incidents aux portes des stades, A Bata, des jeunes qui étaient sans billet, indignés d’être contrôlés par des forces de l’ordre étrangères (policiers de l’Angola et du Zimbabwe) se sont affrontés à eux. A Malabo c’est aussi la principale raison des émeutes, la frustration étant aussi accentuée par le match.

Le régime veut utiliser ces incidents pour diaboliser l’opposition. En effet, lors du discours du président Obiang le 12 janvier dernier, après avoir parlé de mesures dissuasives et répressives contre les ennemis de la patrie et les pouvoirs occidentaux à l’œuvre derrière eux pour des intérêts pétroliers, Obiang déclara qu’il allait faire des procès contre les opposants qui appellent au boycott sur internet, visée particulièrement : la CORED (sans la citer). Nous craignons donc que le régime cherche à obtenir des aveux sous la torture des détenus de Malabo afin de faire des procès et des condamnations par contumace contre certains dirigeants de l’opposition en exil, notamment ceux de la CORED ;

La CORED ne craint pas ces menaces de la part d’un régime débordé, incapable de trouver une solution à la grave crise  politique, économique et sociale et dont l’ultime recours est la violence pour se maintenir. Notre seul souci est que des innocents ne soient pas malmenés, maltraités et torturés sous prétexte de chercher des preuves inexistantes.

Nous lançons  cet appel pour que la situation de ces personnes soit connue par la communauté internationale et qu’elles puissent être relâchées le plus tôt possible.

Paris 10 Janvier 2015

Les dessous de la Coup d’Afrique de Nations 2015: Pourquoi Obiang a organisé la CAN

L’apparition de la CORED sur la scène politique de notre pays, avec la tenue de sa première conférence le 28 Janvier 2014 à Paris, le bon accueil par le peuple et sa nouvelle approche par laquelle la normalisation de la vie politique dans notre pays doit passer par la démission du président Obiang, a poussé le régime dans ses derniers retranchements.

Car dans un moment où le régime avait réussi à neutraliser toute opposition, tant intérieure qu’extérieure, la CORED se présentait comme un obstacle aux plans de succession héréditaire. Dès ce moment, le régime a cherché toutes les stratégies pour mettre fin à la CORED, à commencer par faire bloc contre la CORED avec l’opposition dite légalisée dans le pays, pour finir par la convocation d’une table ronde de dialogue national. Pour attirer la CORED, reconnaissant par conséquent pour la première fois en 46 ans de dictature l’existence d’une opposition externe, le régime a déclaré une loi d’amnistie.

Lorsque les services occidentaux révèlent à la CORED avec beaucoup de détails, le plan qu’Obiang et son épouse Constancia Mangue avaient mis en place pour assassiner les dirigeants de la CORED s’ils s’étaient rendus à la table ronde du dialogue national, il est devenu clair pourquoi cette tentative dialogue n’a eu aucun effet dans la normalisation de la situation politique du pays.

Toutefois, pour ne pas donner des explications sur l’échec de la table ronde du dialogue national, le Dictateur profite du drame d’Ebola pour accueillir la Coupe d’Afrique des Nations à deux mois avant l’évènement sportif, dans une période de récession économique due à la baisse de la production et du prix du pétrole à l’origine de fermetures d’entreprises et de pertes massives d’emplois.

De plus, organiser la CAN rentre dans une stratégie de gouvernement qu’Obiang utilise pour se maintenir au pouvoir. Il s’agit du clientélisme national et international, en accordant des marchés à qui bon lui semble, des pays de l’est à ceux de l’ouest, de ceux du nord à ceux du sud, dans le seul but de diversifier les partenaires ; organisation de grands événements et de dons, tous ces actions sont destinée à contourner les pressions internationales contre la répression de son peuple. Cette stratégie permet en même temps de détourner de grandes sommes d’argent des caisses de l’État et de bénéficier à l’ensemble de la chaîne clientéliste au niveau national à même temps qu’il réussi à distraire le peuple comme au temps de l’empire romain, panem et circenses.

A titre d’exemple, en quatre ans, un petit pays de 740 000 habitants, a organisé deux «sommets» de l’Union Africaine et deux Coupes d’Afrique des Nations. La question des biens mal acquis, dans laquelle est impliqué son fils Teodorin, est seulement une petite partie du réseau de corruptions et de détournements de fonds publics qu’Obiang, sa famille et ses collaborateurs ont pratiqué pendant les 20 ans et plus de l’exploitation pétrolière, lorsque le PIB par habitant est passé de $300 à $24,000, tandis que le taux de pauvreté augmentait de 70% à 80% sur la même période.

Pour donner une apparence de succès à l’organisation de la CAN, le régime a atteint son paroxysme ; il n’a épargné aucun effort pour utiliser cet événement sportif destiné à opprimer et à humilier le Peuple et en même temps à gaspiller des fonds publics.

• Pour assurer et garantir la soumission du peuple, quelque 400 militaires zimbabwéens, la police d’Angola et du Cameroun ont été dépêché sur place afin d’assurer la sécurité de l’événement.

• Le régime emprisonne tout opposant qui manifeste contre la célébration de la CAN.

• Oblige les fonctionnaires à acheter des billets pour ne pas être renvoyé de leur emploi; oblige les entreprises à acheter des billets pour leurs employés si elles veulent continuer à obtenir des marchés publics.

• Obiang a acheté 40.000 billets d’entrée et a obligé les membres de son gouvernement à faire de même pour les donner gratuitement au peuple. C’est la première fois dans l’histoire de la CAN que les billets d’entrée sont distribués gratuitement au peuple.

• La distribution gratuite sans contrôle des billets d’entrées provoque des incidents aux portes des stades, a Bata, les jeunes avec des billets indignés d’être contrôlés par des forces étrangères s’affrontent à eux. A Malabo nous avons assisté, lors du Match Guinée Equatorial Ghana, à la manifestation de frustration de ces jeunes en jetant des objets sur le terrain.

En dehors des caméras, le régime réalise comme à son habitude des rafles de jeunes torturés avec brutalité dans des centres de détention à Bata. Les mêmes rafles se produit à Malabo actuellement.

Obiang a voulu utilisé la fête du football africain pour donner une bouffée d’oxygène à son régime. Mais quand le coup de sifflet final sera donné, le peuple équato-guinéen retournera à sa réalité, la réalité d’un pays au bord de l’explosion sociale, ruiné par une bande de délinquants et de criminels appelés « dirigeants ».

Sur la base de ce qui précède, et en raison de la dérive qui enfonce notre pays, la CORED fait un nouvel appel à la communauté internationale : “Les gouvernements, les institutions, les ONG, la presse internationale et toutes les personnes sensibles au drame du peuple guinéen » afin de soutenir énergiquement le peuple équato-guinéen dans sa lutte pour se libérer d’une dictature familiale, au pouvoir depuis plus de 46 ans et à apporter leur soutien à l’alternative que constitue la CORED.

Paris, 5 Février 2015

LA CORED