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Discours écrit de Raimundo Ela Nsang au Trocadéro : Manifestation contre l’anniversaire de 40 ans de pouvoir dictatorial d’Obiang

La souffrance des peuples de devrait pas être une fatalité et une situation à laquelle on s’habitue.

Cher public

Il y a une semaine, avec la canicule qui s’était abattue sur la France, rester sur cette place, aurait été impossible.

La canicule nous a frappé à tous de même façon : quelles que soient nos origines, que nous soyons jeunes, plus âgés, riche, pauvre, de gauche, de droite ou du centre.

En résumé, l’effet des changements climatiques due à l’activité humaine nous frappe de façon indiscriminée, nous montrant que nous avons tous un seul endroit pour vivre, notre planète. Si nous voulons trouver des solutions pour la préserver et la laisser pour les futures générations, nous devons les trouver ensemble.

Au Nord, ici en France, la population commence à être sensibilisée qu’il faut agir. Les actions sont réalisées ou annoncées d’ici : il se discute ici comment changer de mode de société, de consommations, des défis et enjeux énormes auxquels l’humanité est confrontée.

Agir au nord et laisser le sud ne peut fonctionner. Espérer résoudre les grands enjeux auxquels humanité es confronté est incompatible à la permanence sur places de dictatures, répressives et corrompues.

En Afrique centrale, les immenses forêts sont considérées comme le second poumon du monde après l’Amazonie. C’est précisément la zone où se concentrent le plus de dictatures répressives et corrompues au monde, région dans laquelle se trouve la Guinée Equatoriale.

Aujourd’hui 3 août 2019, le chef d’Etat de la Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang, fête ses 40 ans de pouvoir absolu, après avoir réalisé un coup d’Etat contre son oncle Francisco Macias Nguema, dont il était le bras droit, le 3 août 1979. Mais en réalité, le dictateur Obiang est au pouvoir depuis 50 ans, car il avait été promu chef des armées le 6 mars 1969 juste après une tentative de coup d’Etat contre son oncle qui venait d’être élu démocratiquement comme premier président lors de l’accession du pays à l’indépendance de l’Espagne en 1968.

Nous dénonçons 40 ans du pouvoir d’Obiang, et, je vais relever quelques données sur l’ampleurs des crimes politiques, économiques et sociales qui se sont abattus sur le peuple de la Guinée équatoriale au travers de la dictature familiale qui l’accapare depuis son indépendance.

Crimes politiques et droits humaines

Les premières années de pouvoir de son oncle s’est installé l’une des pires dictatures d’Afrique. Presque tous les pères de l’indépendance furent assassinés, tout comme des intellectuels, des cadres professionnels et finalement une partie de la population. On estime à 40 000 le nombre d’équato-guinéens massacrés et 125 000 furent contraints de prendre le chemin de l’exil, ceci pour une population de seulement 350 000 habitants.

Obiang lui-même était à la base de cette dictature, comme le bras exécutant des ordres ou commandité lui même. Obiang a d’abord acquis l’expérience de la dictature de son oncle et ensuite a su se maintenir au pouvoir seul pendant 40 ans. Il a continué les mêmes méthodes de répression mais cette fois sans avoir besoin des exécutions massive car le travail avait déjà été réalisé sous la dictature de son oncle. Il l’avait lui-même exécuté et a effacé les preuves.

Il a décrété le multipartisme au début des années 90, pour se maintenir au pouvoir par l’organisation d’élections frauduleuses qu’il gagne avec des scores de 95% en moyenne. En même temps, il ne laisse pas l’organisation d’une opposition interne se faire et désorganise l’opposition en exil. Les emprisonnements arbitraires des opposant politiques, activistes, militants de droits de l’homme sont courant, tout comme la création des coup d’Etats imaginaires pour l’arrestation des opposants comme celui de 2017 pour lequel 131 personne ont été jugées et condamnées à des peines allant de 3 à 90 ans de prison

Crimes économiques

La Guinée Equatoriale était classée parmi les pays les plus pauvres de l’Afrique après la destruction totale de son tissu économique sous la première dictature et l’incapacité d’Obiang a instauré un état de droit et de relancer l’activité économique.

Vers les années 90 le pétrole est découvert et le pays devient alors le plus riche d’Afrique, au niveau du PIB par habitant.

Pour se rendre compte de l’ampleur des crimes économiques, malgré l’opacité de l’information du régime, une donnée est connue, le pays a perçu environ 45 milliards de dollars US (USD) de revenus du pétrole entre 2000 et 2013, pour un pays de moins de 1 millions d’habitants.

Au lieu d’investir cet argent pour améliorer la vie de ses citoyens, cet argent est passé dans les circuits de la corruption. Pour se faire, le gouvernement s’est lancé dans une stratégie de construction de grands projets d’infrastructure, routes, bâtiments publics et même villes entières, qui sont devenues des éléphants blancs en plein cœur de la forêt.

La création des entreprises de construction contrôlée par Obiang, sa famille et quelques collaborateurs du régime qui font des contrats sans appel d’offre et font appel à des entreprises étrangères comme des sous-contractants. Voici comment le clan Obiang et certains collaborateurs ont bâti des fortunes personnelles à partir des richesses pétrolières.

Par son train de vie dépensier et son indiscrétion, le fils aîné d’Obiang, est icône des crimes économiques du pays à travers l’affaire des biens mal acquis jugée en France – dans laquel des achats des biens mobiliers et immobiliers d’une valeur de centaines de millions d’euro ont été saisi – il a été condamné en France a une peine de 3 ans de prison avec sursis.

Les révélations des BMA restent la partie émergée de l’iceberg par rapport à l’ampleur des crimes économiques. Son demi-frère, l’éternel ministre du pétrole aurait détourné plus que lui.

Crimes sociaux

La dictature a décidé de ne pas améliorer la vie de la population, malgré ces revenues colossaux : près que 80 de la population de la Guinée Equatoriale vie sous le seuil de pauvreté.

Seul 2 à 3 % du budget de l’Etat est consacré à la santé et à l’éducation. Le gouvernement n’a même pas construit une seule école publique. La malnutrition touche les enfants de moins de 5 ans. 50% de la population n’a pas accès à l’eau potable, etc…

Tous ces crimes poussent encore les Equato-guinéen à prendre le chemin de l’exil gonflant les rangs de l’immigration, un problème majeur aujourd’hui pour les populations occidentales.

Voici en quelque traits résumé le bilan de 40 ans de Obiang, aujourd’hui le plus ancien chef d’Etat au pouvoir dans le monde en dehors des monarchies.

Cher public

Des chefs d’état encore en place dans nos pays, s’organisent pour éviter de subir des pressions des pays occidentaux, ils restent sur place, sont habitués aux critiques de médias occidentaux et feront tout pour se maintenir au pouvoir.

Obiang a déjà nommé son fils comme vice-président, pour lui succéder, en cas de décès, il prendra le pouvoir jusqu’à la fin du mandat et, ensuite d’autres élections frauduleuses seront organisées.

Obiang prévoit une transmission dynastique du pouvoir en Guinée Equatoriale, à contre-courant de l’évolution actuelle de l’Afrique. Nous ferons tout pour l’en empêcher.

Voici notre combat, le combat pour la dignité de notre peuple, de l’Afrique. Les enjeux sont de taille. Les gouvernements occidentaux ne se rendent pas compte qu’il faut urgemment changer et placer l’intérêt de la préservation de la planète comme priorité et que, dans ce cas, des régimes comme ceux d’Obiang doivent disparaître.

Merci pour votre attention et faites passer le message autour de vous.

Raimundo Ela Nsang
Président Fondateur de la CORED
wwww.raimundoela.com

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