CORED : rentrée et reprise de l’action politique

Les journées d’été de l’EELV se sont tenues à Lilles du 20 au 22 août. A cette occasion Raimundo Ela Nsang, secrétaire exécutif de la CORED, était invité au colloque ayant pour thème « Alternance et armée Française en Afrique ». Le débat, réunissant les représentants des oppositions du Tchad, de Djibouti et du Gabon, était animé par Benjamin Bibas et Felix blanc responsables Afrique, avec la participation de Michèle Rivasi eurodéputée et Leila Aïchi sénatrice.

EELV Raimundo Ela

Lors des débats portant sur les dynamiques géostratégiques et les possibles alternances démocratiques à partir de l’année 2016 (plusieurs élections présidentielles), Raimundo Ela Nsang a pu informer les participants de ses analyses concernant les changements de stratégie du Président Obiang et les nouvelles alliances internationales de la Guinée Equatoriale avec la Corée du nord, la Russie et la Chine, dans le but de perpétuer le régime de dictature. En effet, de plus en plus marginalisé dans ses relations avec l’occident, Obiang choisit à présent une ligne de conduite similaire à celle de l’ancien dictateur Macias : après avoir tenté une façade de « démocrature » Obiang annonce le retour au parti unique avec des alliances militaires et sécuritaires radicalisées (Russie, Corée du nord) et un soutien financier focalisé vers la Chine.

Ce contexte, à présent officialisé depuis plusieurs semaines, annonce donc une impossibilité de transition démocratique en Guinée équatoriale, il était important de cadrer cette perspective dans le débat « alternance et armée Française en Afrique », la Guinée équatoriale jouant un rôle prépondérant en Afrique centrale Golfe de Guinée et, par répercussion, sur les autres régions d’Afrique.

EELV CORED

Raimundo Ela Nsang a assisté ensuite à la session plénière portant sur la COP21 qui se tiendra à Paris du 10 au 12 décembre 2015 sous la présidence de Laurent Fabius actuel ministre des affaires étrangères de la France, ainsi qu’à la session concernant « les lanceurs d’alertes d’actes illégaux » tel que Julien Assange et « Wiki ». Enfin, présence effective au colloque sur la finance internationale et l’implication des banques, avec la participation d’Eva Joly eurodéputée et anciennement juge anti-corruption touchant aux affaires dites « des biens mal acquis », affaire dans laquelle le clan Obiang, dont le fils du président, est particulièrement visé.

Raimundo Ela Pascal Canfin Eva Joly

Ces journées de travail intense furent aussi l’occasion d’échanger sur la situation de dictature en Guinée équatoriale avec différents interlocuteurs européens tels qu’Eva Joly, Députée Européenne des Verts et  Pascal Canfin, ancien ministre du développement. Echanges portants aussi sur les manipulations d’Obiang à propos des partis d’oppositions légalisés ou en exil, les flux financiers illégaux du régime de Malabo étant un point important pour permettre ces manipulations. Ces analyses pour envisager un travail contre ces flux illégaux, de la part d’eurodéputés nous soutenant ou de l’ONG « human rigths watch » luttant pour une plus grande transparence de la finance internationale.

La CORED et son secrétaire exécutif Raimundo Ela Nsang remercient l’EELV ainsi que tous les participants de cette invitation et de leur attention aux problématiques exposées.

Lettre ouverte à François Hollande

 

 À
Monsieur François Hollande
Président de la République française
Palais de l’Élysée
55, rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris

Copie : Monsieur Laurent Fabius, Ministre des Affaires Etrangères

Monsieur le Président de la République,

Nous avons l’honneur de vous signaler que la CORED, parti d’opposition de Guinée Équatoriale en exil, souhaite s’ouvrir à vous à l’occasion de votre visite officielle dans trois pays africains. Nous souhaitons vous adresser notre message dans l’espoir de rétablir en Afrique et particulièrement en Guinée Équatoriale une pleine capacité de développement dans un contexte de démocratie à instaurer dans les meilleurs délais.

Nous nous associons à vos vœux exprimés en 2012, pour rendre cohérent le paysage politique africain et l’accession au progrès, au plein développement, au partenariat retrouvé entre pays démocratiques. À ce titre, la CORED vous informe qu’à l’approche des élections présidentielles de 2016 en Guinée Équatoriale, elle souhaite y prendre part, comme cela ressort de notre Déclaration de Madrid, faite lors notre congrès de mai 2015 (document joint à cette lettre), que nous avons envoyée au Président Teodoro Obiang Nguema. Nous y exposons les conditions nécessaires à l’organisation d’élections libres, sous supervision internationale.

Le Président Teodoro Obiang Nguema, qui garde encore le silence sur ces élections, évoque dans toutes ses déclarations la non-ingérence pour espérer, comme par le passé, organiser des élections non contrôlées par des observateurs internationaux. Malgré la présence d’une opposition dite officielle, ces élections sont connues pour être frauduleuses, l’opposition en exil n’ayant aucun moyen de pression concret pour accéder à une représentation légalisée et participer à des élections libres et contrôlées.

L’opposition et le peuple équato-guinéen souhaitent que votre visite officielle en Afrique en ce début de mois de juillet 2015 puisse servir de déclencheur de la démocratisation de la sous-région, où le cas de la Guinée Équatoriale est le plus extrême, et où la perspective électorale 2016 risque un nouveau cas de fraudes massives.

Nous vous adressons ce message dans une période de deuil pour la Guinée Équatoriale après le naufrage d’un bateau civil ralliant Tiko (Cameroun) à Malabo. Il y a eu défection volontaire de la part des autorités à ne pas porter secours aux victimes de cette tragédie, et cela rajoute à la longue liste des actes irresponsables de ce gouvernement à l’égard de notre peuple.

Cela étant, nous vous prions d’expliquer aux autorités de notre pays les exigences d’un vrai État de Droit.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de nos respectueuses salutations.

Paris 3 Juillet 2015

Raimundo ELA NSANG
Secrétaire Général de la CORED

Les dessous de la Coup d’Afrique de Nations 2015: Pourquoi Obiang a organisé la CAN

L’apparition de la CORED sur la scène politique de notre pays, avec la tenue de sa première conférence le 28 Janvier 2014 à Paris, le bon accueil par le peuple et sa nouvelle approche par laquelle la normalisation de la vie politique dans notre pays doit passer par la démission du président Obiang, a poussé le régime dans ses derniers retranchements.

Car dans un moment où le régime avait réussi à neutraliser toute opposition, tant intérieure qu’extérieure, la CORED se présentait comme un obstacle aux plans de succession héréditaire. Dès ce moment, le régime a cherché toutes les stratégies pour mettre fin à la CORED, à commencer par faire bloc contre la CORED avec l’opposition dite légalisée dans le pays, pour finir par la convocation d’une table ronde de dialogue national. Pour attirer la CORED, reconnaissant par conséquent pour la première fois en 46 ans de dictature l’existence d’une opposition externe, le régime a déclaré une loi d’amnistie.

Lorsque les services occidentaux révèlent à la CORED avec beaucoup de détails, le plan qu’Obiang et son épouse Constancia Mangue avaient mis en place pour assassiner les dirigeants de la CORED s’ils s’étaient rendus à la table ronde du dialogue national, il est devenu clair pourquoi cette tentative dialogue n’a eu aucun effet dans la normalisation de la situation politique du pays.

Toutefois, pour ne pas donner des explications sur l’échec de la table ronde du dialogue national, le Dictateur profite du drame d’Ebola pour accueillir la Coupe d’Afrique des Nations à deux mois avant l’évènement sportif, dans une période de récession économique due à la baisse de la production et du prix du pétrole à l’origine de fermetures d’entreprises et de pertes massives d’emplois.

De plus, organiser la CAN rentre dans une stratégie de gouvernement qu’Obiang utilise pour se maintenir au pouvoir. Il s’agit du clientélisme national et international, en accordant des marchés à qui bon lui semble, des pays de l’est à ceux de l’ouest, de ceux du nord à ceux du sud, dans le seul but de diversifier les partenaires ; organisation de grands événements et de dons, tous ces actions sont destinée à contourner les pressions internationales contre la répression de son peuple. Cette stratégie permet en même temps de détourner de grandes sommes d’argent des caisses de l’État et de bénéficier à l’ensemble de la chaîne clientéliste au niveau national à même temps qu’il réussi à distraire le peuple comme au temps de l’empire romain, panem et circenses.

A titre d’exemple, en quatre ans, un petit pays de 740 000 habitants, a organisé deux «sommets» de l’Union Africaine et deux Coupes d’Afrique des Nations. La question des biens mal acquis, dans laquelle est impliqué son fils Teodorin, est seulement une petite partie du réseau de corruptions et de détournements de fonds publics qu’Obiang, sa famille et ses collaborateurs ont pratiqué pendant les 20 ans et plus de l’exploitation pétrolière, lorsque le PIB par habitant est passé de $300 à $24,000, tandis que le taux de pauvreté augmentait de 70% à 80% sur la même période.

Pour donner une apparence de succès à l’organisation de la CAN, le régime a atteint son paroxysme ; il n’a épargné aucun effort pour utiliser cet événement sportif destiné à opprimer et à humilier le Peuple et en même temps à gaspiller des fonds publics.

• Pour assurer et garantir la soumission du peuple, quelque 400 militaires zimbabwéens, la police d’Angola et du Cameroun ont été dépêché sur place afin d’assurer la sécurité de l’événement.

• Le régime emprisonne tout opposant qui manifeste contre la célébration de la CAN.

• Oblige les fonctionnaires à acheter des billets pour ne pas être renvoyé de leur emploi; oblige les entreprises à acheter des billets pour leurs employés si elles veulent continuer à obtenir des marchés publics.

• Obiang a acheté 40.000 billets d’entrée et a obligé les membres de son gouvernement à faire de même pour les donner gratuitement au peuple. C’est la première fois dans l’histoire de la CAN que les billets d’entrée sont distribués gratuitement au peuple.

• La distribution gratuite sans contrôle des billets d’entrées provoque des incidents aux portes des stades, a Bata, les jeunes avec des billets indignés d’être contrôlés par des forces étrangères s’affrontent à eux. A Malabo nous avons assisté, lors du Match Guinée Equatorial Ghana, à la manifestation de frustration de ces jeunes en jetant des objets sur le terrain.

En dehors des caméras, le régime réalise comme à son habitude des rafles de jeunes torturés avec brutalité dans des centres de détention à Bata. Les mêmes rafles se produit à Malabo actuellement.

Obiang a voulu utilisé la fête du football africain pour donner une bouffée d’oxygène à son régime. Mais quand le coup de sifflet final sera donné, le peuple équato-guinéen retournera à sa réalité, la réalité d’un pays au bord de l’explosion sociale, ruiné par une bande de délinquants et de criminels appelés « dirigeants ».

Sur la base de ce qui précède, et en raison de la dérive qui enfonce notre pays, la CORED fait un nouvel appel à la communauté internationale : “Les gouvernements, les institutions, les ONG, la presse internationale et toutes les personnes sensibles au drame du peuple guinéen » afin de soutenir énergiquement le peuple équato-guinéen dans sa lutte pour se libérer d’une dictature familiale, au pouvoir depuis plus de 46 ans et à apporter leur soutien à l’alternative que constitue la CORED.

Paris, 5 Février 2015

LA CORED

BFMTV: La Guinée Equatoriale lutte contre ebola

La 30e CAN de l’histoire s’ouvre aujourd’hui en Guinée Equatoriale… La compétition devait avoir lieu au Maroc mais celui-ci s’est rétracté à cause d’Ebola… Comment la Guinée Equatoriale qui remplace le Maroc se prépare à lutter contre le Virus ?