FACE AU MESSAGE DU PRESIDENT OBIANG, LA CORED SE PRONONCE
Le 28 août 2014 passé, le président Obiang a rendu public son message au peuple équato-guinéen, où il explique sa quadrature du cercle. En vérité, l’intervention d’Obiang ne nous a pas surpris. La CORED l’avertissait déjà – en affirmant sa position – que le Dictateur, subissant la pression de l’opposition et des acteurs internationaux, méprisé par le peuple équato-guinéen qu’il trompe depuis trente cinq ans, allait essayer de manœuvrer en annonçant un changement en Guinée Equatoriale, pour finalement ne rien changer. Mais alors ! Un changement applaudi par ses thuriféraires de toujours, estomacs reconnaissants, qui ont aidé le dictateur à mettre en place le Dialogue National.
Le message — pauvre par le fond et par la forme– ne résiste pas à l’analyse la plus sommaire, pas pour le fait que nous allons l’accepter ou le refuser. Non. Simplement pour ouvrir le débat. Le président Obiang nous a offert ce qu’il veut et peut, mais ce n’est pas le changement (auquel aspire) le peuple équato-guinéen. Nous soulignons deux raisons principales:
1. Si le dialogue national s’ouvre pour que le pays atteigne la démocratie, et est proposé par un Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, Arbitre et Modérateur, pourquoi ne nous propose-t-il pas l’agenda?
2. Le président Obiang, malgré toutes ses fonctions, sera-t-il le garant des accords pouvant être adopté(s) dans ce dialogue?
Alors, comme ce message n’est autre qu’une nouvelle pirouette pour répondre aux pressions internationales ; par le présent COMMUNIQUE, la CORED, pour la énième fois, veut réaffirmer sa position, devant le simulacre de dialogue national que propose le Dictateur équato-guinéen, dans les termes suivants:
Premièrement.- La CORED n’accepte pas le Dialogue National proposé par le président Obiang.
Deuxièmement.- Nous ne sommes pas pour qu’Obiang nous concède quoique ce soit. Nous sommes pour que le président Obiang reconnaisse la non-viabilité de Guinée Equatoriale avec sa présence.
Troisièmement.- La CORED n’acceptera pas la proposition de Dialogue du président Obiang s’il n’y a pas des garanties de la Communauté internationale pour l’exécution d’accords négociés.
Quatrièmement.- La CORED ne négociera pas un changement pour ne rien changer.
Cinquièmement.- La CORED n’acceptera pas un dialogue national où le président Obiang est juge et partie. Par conséquence le président Obiang ne peut être ni arbitre ni modérateur.
Sixièmement.- En Guinée Equatoriale, le président Obiang le sait bien, il n’y a qu’Obiang. Ni gouvernement, ni Parlement, ni Sénat, ni opposition légalisée. En conséquence, l’opposition veut seulement négocier avec le président Obiang sa démission et la formation d’un gouvernement constituant, pour laisser place à un processus de transition démocratique
Septièmement.- Si le président Obiang veut continuer avec ses pirouettes, essayant de tromper sa propre ombre, la CORED se réserve le droit de continuer sa lutte, par d’autres moyens de pression, pour atteindre ses objectifs démocratiques.
Faite à Paris, le 2 septembre 2014
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