Après l’annonce à Paris, le 24 avril 2015, de sa participation aux prochaines élections présidentielles prévues en 2016, la CORED s’est réunie à Madrid du 18 au 21 mai 2015, pour célébrer le congrès de constitution, ainsi que pour contacter la communauté équato-guinéenne résidente en Espagne. D’un coté, la CORED à pris la décision d’abandonner sa structure fédérale pour se constituer en parti politique, avec la dénomination Coalition Restauratrice de l’Etat Démocratique, avec les mêmes sigles, connue pour tous, CORED. D’autre coté, Raimundo Ela Nsang a été élu en tant que Secrétaire Général et candidat aux élections présidentielles de la République de Guinée Equatoriale.
La décision de participer à une élection présidentielle face à une Dictature enracinée comme celle d’Obiang, requière une explication au Peuple et à la Communauté Internationale. La suite de cette déclaration est une exposition des raisons qui ont conduit à la CORED de prendre une telle décision, ainsi que les conditions qui doivent être remplies pour que sa participation aux élections présidentielles soit effective :
2016, comme dans de nombreux pays africains, est une année d’élection présidentielle en Guinée équatoriale. Mais de toute évidence le président Obiang a l’intention de légitimer une fois de plus sa dictature par des élections frauduleuses. Dans ce contexte, la CORED vient à travers cette lettre, vous exposer l’urgente nécessité de travailler pour des élections libres et transparentes, et vous présenter les conditions nécessaires pour sa participation ces élections.
En effet, depuis le début du processus de transition africain, après l’accord de la Baule début des années 90, le régime Obiang, profitant du contexte économique favorable de la découverte de grandes réserves de pétrole, a pu contourner les pressions internationales réclamant la démocratisation et la bonne gouvernance comme condition à l’aide internationale. Toutefois, le régime Obiang a utilisé ce mécanisme comme un outil pour légitimer son pouvoir par l’organisation d’élections frauduleuses qui l’ont toujours fait gagner avec des scores de 98% en moyenne. Depuis lors, le Régime a organisé quatre élections présidentielles frauduleuses et reste complètement inflexible au moindre progrès en termes de libertés démocratiques, le respect des droits de l’homme et la bonne gouvernance.
C’est dans ce contexte de l’intransigeance politique, dégradation sociale, neutralisation de toute forme d’opposition tant interne et comme externe, que la CORED a vu le jour il y a un peu plus d’un an. Son appariation a réactivé le débat politique et donné de l’espoir au Peuple. Optant par la voie non-violente, après une analyse approfondie, la CORED a conclu que le seul moyen de sortir de la crise, en évitant au Peuple de passer par le traumatisme d’un bain de sang, est de proposer une sortie digne au président Obiang et sa famille, exigeant la formation d’un gouvernement de transition qui conduirait à des élections libres et transparentes.
Le Président Obiang, au lieu d’accepter cette main tendue de l’opposition continue d’être inflexible, avec des manœuvres de destruction de toute velléité d’opposition, entre des accusations, intimidations et répressions ; en instrumentalisant comme toujours l’opposition dite « légale » pour créer un climat politique favorable à organiser des élections truquées et ainsi faciliter une succession de la famille ou la continuité clan au pouvoir.
Cette intransigeance politique du régime, ajouté à la profonde crise économique actuelle, causée par baisse de la production et des prix du pétrole, qui conduit à la fermeture des entreprises et à la perte massive d’emplois, est en train de faire monter de tension ce qui peut conduire à une explosion sociale, et donc à une violence non souhaitable.
Les Peuples de Guinée, fatigués de la dictature, de l’arbitraire et de l’anomie, a perdu la peur. Mais, en même temps, la brutalité de la dictature ne cesse pas. Dans ces circonstances, la CORED comprend que des élections tenues avec des garanties, peut être la solution. C’est pour cette raison qu’elle a annoncé sa participation aux prochaines élections présidentielles en Guinée équatoriale.
La CORED est conscient qu’une dictature consolidée, ne convoque jamais des élections pour les perdre. Mais la CORED ne participera pas aux élections pour légitimer la dictature d’Obiang mais pour les gagner. Pour cette raison, la CORED n’est pas disposé à négocier sa participation avec le régime d’Obiang mais expliquer les conditions et les garanties qui doivent être remplies pour que sa participation soit possible aux futures élections.
Ces garanties, qui exige et propose la CORED sont:
Premièrement: L’organisation des élections sous des garanties de sécurité de la Communauté Internationale.
Deuxièmement: La promulgation d’une nouvelle loi électorale et des partis politiques pour faciliter la légalisation de tous les partis politiques sans les obstacles habituels.
Troisièmement: La formation d’une commission électorale indépendante.
Quatrièmement: La réalisation d’un nouveau fichier électoral fiable par enregistrement biométrique.
Cinquième: La présence d’observateurs internationaux dans chacun des bureaux de vote, en plus des représentants de chaque formation politique.
Sixièmement: La publication de tous les bureaux de vote 30 jours avant l’élection
Septièmement.- Les urnes doivent être transparentes.
Huitièmement.- La publication et la transmission transparente des résultats: après la signature du procès-verbal par les observateurs et les représentants, pour permettre la vérification, les résultats seront publiés dans le chaque bureau de vote et au le siège de la commission électorale nationale indépendante. Les résultats seront également publiés sur Internet.
Neuvièmement.- L’engagement de toutes les forces politiques, qui vont participer aux élections, d’accepter démocratiquement le résultat de l’scrutin
Dixièmement.- La réception des plaintes et contestations par la Cour Constitutionnel qui doit rester neutre.
Voici tout ce que la CORED a bien communiqué au Peuple et à la Communauté Internationale à fin de soutenir la demande de la tenue d’élections libres et transparentes en Guinée Equatorial
Madrid, Mai 2015